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Le roman, tel que je viens de le lire, dans cette traduction qui vous fera honneur du reste, me paraît une remarquable étude, l'étude de personnages légèrement idéalisés et traversant un milieu très exact. C'est bien de la vie cruelle, mais vue au travers d'un talent attendri. Barcelone s'agite dans les descriptions avec une réalité intense, tandis que les personnages marchent un peu au-dessus de la terre, les pires aussi bien que les meilleurs. Et ce n'est ni un blâme ni un éloge que je fais lá, c'est une constatation.

Pour en venir aux détails, savez-vous que ce Louis, ce papillon, ce détrousseur de cœurs qui vole de la blonde à la brune, est une très jolie figure de l'amant adorable et féroce sans le savoir? Au fond, il est inconscient, et c'est pourquoi on ne l'exècre pas, mème criminel. Je ne connais point, dans nos romans français, une incarnation de l'égoisme jeune et amoureux plus lestement enlevée. La pauvre fille qu'il tue, après l'avoir séduite et abandonnée, Toinette, m'a paru aussi d'un très charmant dessin, illettrée et croyante, se donnant tout entière, bien peuple au fond, quoique élégiaque. Mais les figures secondaires, les figures populaires m' ont frappé plus encore: tout cela grouille, va, vient, crie, avec du vrai